Le Recteur de l’Université d’Etat d’Haïti, le professeur Fritz DESHOMMES, a lancé le mercredi 31 août 2022, deux programmes de master, l’un en Droit Pénal et Sciences criminelles et l’autre en Droit pénal. Plusieurs personnalités étaient présentes à cet événement, notamment le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince, Maître Marie Suzie LEGROS, le Secrétaire Général de l’UEH, le Professeur Wilson DORLUS, le Protecteur du Citoyen, Renan HEDOUVILLE, le Président du Conseil de la Fondation Je Klere, Maître Samuel MADISTIN, divers hommes et diverses femmes de la basoche.
La mise en œuvre de ces programmes, il faut le préciser, s’inscrit dans le cadre des engagements du Conseil Exécutif de l’UEH pour honorer la mémoire du Professeur et Bâtonnier Monferrier Dorval qui en était l’initiateur. Ils font l’objet d’un partenariat entre le Barreau de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince et l’UEH. Destinées aux professionnels du droit en particulier, ces formations d’une durée de deux ans offriront à ces derniers la possibilité de faire soit un parcours professionnel, soit un parcours recherche. Les bénéficiaires peuvent aussi se spécialiser dans quatre domaines spécifiques à savoir, le droit pénal, la criminologie, le droit des entreprises et le droit international des Affaires.
Le recteur Fritz Deshommes, dans son allocution, a exprimé sa satisfaction suite au lancement de ces programmes de master tant souhaité par le feu Professeur et Bâtonnier Monferrier Dorval. « C’est avec une grande fierté que nous lançons aujourd’hui ces programmes de Master à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de ce grand homme, que nous avons eu la chance de connaître, de pratiquer, d’apprécier, d’aimer, en tant que professeur, en tant qu’intellectuel, en tant que conseiller juridique du Rectorat, en tant que constitutionnaliste, en tant que professionnel, en tant que Bâtonnier Monferrier Dorval », a-t-il fait savoir.
Persuadé que Maître Dorval serait fier en ce moment non seulement pour le lancement de ces programmes d’étude, mais aussi pour le rapport de l’ULCC confirmant les dérives à l’EDSEG initialement dénoncées par le Rectorat, le professeur Deshommes a profité de l’occasion pour s’adresser aux gens qui veulent sauver cette dernière. « A cette occasion, l’UEH veut lancer un vibrant appel aux enseignants sérieux qui sont encore à l’EDSEG, aux notables et à la société civile de la ville des Gonaïves et du département de l’Artibonite, aux anciens étudiants qui ont connu cette école dans sa belle époque, où c’était l’une des meilleures écoles de droit du pays. Cette école a formé plusieurs générations d’avocats, de magistrats, de juristes, qui ont fait honneur de la Cité de l’indépendance, du département de l’Artibonite et du pays tout entier. L’UEH veut s’adresser à toutes ces personnalités afin qu’elles mettent fin à cette descente aux enfers de l’EDSEG aujourd’hui », a confié le recteur de l’UEH.
« Le Rectorat est prêt à s’asseoir avec toutes les institutions et toutes les personnalités de bonne volonté qui veulent sauver l’école, afin que nous trouvions la bonne solution qui permettra à l’EDSEG de se relancer et de redevenir ce qu’elle était il y a longtemps : un modèle, une référence, une fierté », a renchéri le Recteur Deshommes.
Maitre Marie Suzie Legros, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince, a profité du lancement de ces programmes pour fustiger le comportement des acteurs du système judiciaire dans le dossier de l’assassinat du feu professeur et Bâtonnier Monferrier Dorval. « Le bâtonnier Dorval auxiliaire de la justice, son dossier est bloqué par des représentants de la justice, commissaire du gouvernement, juge d’instruction et autres. Tous du système. Mais comme a dit l’autre, l’échec de la justice est toujours provisoire. Nous devons apprendre à dire la vérité et avoir une position juridique basée sur des textes de loi et non partisanes ou encore dictés par des intérêts », a-t-elle lâché. Maitre Legros a voulu mettre en garde les professionnels du droit. « De grâce, mettez votre connaissance acquise au service de la justice, au service du juste, du vrai. Soyez honnête et intègre pour rayonner sainement. Le savoir est beau, mais au service de la corruption, il devient vilain, malsain », a-t-elle poursuivi.
Le professeur Elie MEUS, Doyen de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques, entité de rattachement desdits programmes, a tenu à rappeler que ces derniers succèdent à deux autres programmes de maîtrise qui ne fonctionnent plus faute de budget. En ce sens, il sollicite l’apport des partenaires potentiels pour éviter à ces programmes de master nouvellement institués de connaitre le même sort que ces prédécesseurs. Par ailleurs, il regrette la fuite de cerveaux à laquelle fait face le pays actuellement. « Le pays fait face à une pénurie de cadres supérieurs. Beaucoup de professionnels et d’étudiants laissent le pays. Qui va assurer la relève s’ils veulent tous laisser le pays?, Se demande-t-il perplexe? Il croit avec la mise en place de ces programmes, la relève sera assurée.