Les responsables de l’Unité de recherche en Géosciences (URGEO) ont procédé le vendredi 6 novembre 2020 à l’Hôtel El Rancho à la remise des prix de la deuxième édition du Concours de dessins sur les risques climatiques en Haïti. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités, notamment Madame Stéphanie Ziebell du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), Monsieur Claude Préptit, Directeur du Bureau des Mines et de l’Energie, Monsieur Abdel Sifeddine de l’Institut de recherche et de Développement (IRD) de la France, des parents et amis des récipiendaires.
Supportée par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et l’Institut de recherche et de Développement (IRD) de la France, cette activité, selon le professeur Kelly Guerrier de l’URGEO, vise à sensibiliser la population haïtienne et particulièrement les enfants en milieu scolaire sur les principaux aléas climatiques et qui représentent une grande menace pour les habitants. Ledit concours a été organisé cette année sur le thème: “Les risques hydroclimatiques en Haïti et leur impact sur le développement du pays”.
Lancé au début du mois d’août 2020, ce concours a réuni 24 concurrents, dont trois filles. Ce qui est une grande progression en termes de participation. Car la première édition n’avait réuni que 10 compétiteurs avec la présence d’une seule fille. Les trois gagnants de cette année répondent aux noms de: Peterson FANFAN, 1er lauréat ; Wilkens FLOREAL, 2ème lauréat et Jonathan AZOR, 3ème lauréat. Comme récompenses, l’Urgeo et ses partenaires leur ont offert des primes alléchantes. Le premier a reçu un laptop, une tablette graphique et un bon d’achat de livre de 40 000 gourdes, le deuxième, quant à lui, a obtenu une table et du matériel de dessin et un bon d’achat de livre de 30 000 gourdes, tandis que le troisième est parti avec du matériel de dessin, un jeu de puzzle et un bon d’achat de livres de 20 000 gourdes.
Le professeur Kelly Guerrier, Coordonnateur des études en aménagement et construction à la Faculté des Sciences de l’UEH, estime que le concours est d’une grande importance dans la sensibilisation sur les risques climatiques. “Vous n’êtes pas sans savoir que le pays est constamment sur les menaces des risques naturels de toutes sortes. Que ce soit tremblement de terre, cyclones, sécheresses, etc. Nous, au niveau de l’Urgeo, au cours de l’année 2019, à l’approche des 10 ans du tremblement de terre de 2010, nous avons jugé bon d’organiser un concours pour sensibiliser les jeunes sur les risques naturels en général”, a-t-il fait savoir. Etant donné que la première édition a bien marché, on s’est dit pourquoi ne pas continuer dans cette même démarche sur des thématiques différentes. L’année passée, c’était sur les risques sismiques. Cette année, le concours est porté sur les risques hydroclimatiques comme les inondations, sécheresses, cyclones, a poursuivi Monsieur Guerrier.
Dans ses propos de circonstance, le professeur Dominique Boisson, coordonnateur de l’URGEO, intervenant par visioconférence, a félicité les récipiendaires du jour pour les sacrifices consentis, leur créativité et la volonté manifestée en vue de contribuer, à travers leur talent, dans la sensibilisation sur les risques naturels en Haïti. C’était le moment pour lui d’exprimer sa gratitude envers les partenaires du concours. “Je tiens à saluer l’accompagnement d’un partenaire important qui est le PNUD. Nous avons plusieurs autres partenaires, mais aujourd’hui, je tiens à souligner l’apport du PNUD qui est à notre côté depuis plusieurs années et qui intervient surtout au niveau de notre master en nous accompagnant sur le terrain et dans les stages pour les étudiants en fournissant du matériel. Je veux également souligner le partenariat que nous avons avec l’IRD. Ce dernier nous a accueillis dans son réseau surtout qu’il veut faire progresser la recherche, l’enseignement et la formation dans le domaine des géosciences en Haïti. « Il nous accompagne aussi dans le cadre de ce concours sur les risques hydroclimatiques”, a témoigné le Docteur Boisson.
Pour Stéphanie Ziebell, représentante du PNUD en Haïti, la réduction des risques naturels constitue un véritable défi en Haïti. En ce sens, elle a félicité d’entrée de jeu les gagnants et les organisateurs du concours. “ Je souhaite vivement féliciter les gagnants du concours de dessins organisé sur le thème “Les risques hydroclimatiques et leur impact sur le développement du pays” pour leur engagement et surtout leur créativité au service de la sensibilisation sur les risques naturels. Je salue aussi l’engagement des organisateurs de ce concours visant la sensibilisation pour une réduction de la vulnérabilité de la population face aux aléas naturels et leurs effets en Haïti”, a-t-elle lancé.
Peterson Fanfan, jeune artiste de 21 ans, premier lauréat du concours, n’a pas caché sa satisfaction. “J’ai participé au concours l’année dernière, j’étais le deuxième gagnant. Cette année, l’objectif c’était de remporter le premier prix. J’ai travaillé pour cela. Et voilà c’est fait. Je suis très heureux. Maintenant c’est une nouvelle étape pour moi, pour ma carrière artistique et professionnelle.”, a-t-il laissé entendre. “Gagner un prix national, ce n’est pas une mince affaire. Et avec les primes obtenues, le travail sera plus raffiné. Et je serai prêt pour lancer ma carrière sur le marché national ”, a renchéri Monsieur Fanfan. Il a, par ailleurs, encouragé les jeunes dessinateurs comme lui à développer davantage leur talent.
Selon les responsables de l’URGEO, comme l’année dernière, les dessins primés seront insérés dans leur calendrier 2021 qui va être distribué dans des écoles. A part ceux-ci, trois autres dessins ont été repêchés pour illustrer ledit calendrier. “Nous voulons continuer à rappeler à la population que nous sommes un pays où les risques naturels sont très présents. La pédagogie de l’URGEO n’est pas de faire de la diffusion de connaissances seulement, mais aussi de faire progresser la connaissance sur l’environnement physique du pays, ce qui inclut le sol, le sous-sol, les eaux courantes et souterraines et l’atmosphère”, a précisé le professeur Boisson. A cet effet, pour amplifier la sensibilisation, il annonce, en substance, la réalisation d’une caravane à travers différentes villes de province pour présenter les dessins et échanger avec la population sur la question des risques naturels en Haïti.