UEH : L’Unité de Recherche en Energie et Technologies Alternatives (URETA) de la Faculté des Sciences sensibilise sur la qualité de l’air en Haïti

Un atelier de restitution sur l’évaluation de la qualité de l’air dans la commune de Delmas s’est tenu le jeudi 27 janvier 2022 à l’Hôtel Kinam sous les auspices de l’Unité de Recherche en Energie et Technologies Alternatives (URETA) de la Faculté des Sciences de l’Université d’Etat d’Haïti. Cet événement scientifique a réuni des personnes d’horizons divers, notamment de l’OPS/OMS, du Ministère de l’Environnement (MDE), du Ministère du Commerce et de l’Industrie, du Ministère de la Santé Publique et de la Population, du secteur universitaire, notamment des étudiants venus de différentes facultés de l’UEH, de l’Université Notre-Dame d’Haïti, de l’Université Quisqueya, entre autres.

Selon le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), dans la note de cadrage de l’atelier, Haïti est l’un des pays les plus exposés aux catastrophes naturelles. Sa vulnérabilité augmente avec les impacts du changement climatique, la dégradation de l’environnement en particulier dans les villes et engendrent des éruptions volcaniques, des lithométéores et des incendies de forêts. Ce qui sans doute est à la base du dérèglement continu de la qualité de l’air. C’est en ce sens que la surveillance de cette dernière est une nécessité, voire une urgence  pour étayer les prévisions et la réduction des risques associés.

A en croire le Dr Yvens Chérémond, l’un des porteurs du projet, cette évaluation sur la qualité de l’air a reçu d’une part le support matériel du Ministère de l’Environnement et d’autre part des moyens financiers de l’OPS/OMS qui particulièment a produit une demande auprès de la Faculté des Sciences pour l’appuyer dans la connaissance en la matière. « L’étude a été appliquée sur quatre sites de la commune de Delmas, situés à Silot, à Delmas 33, à Delmas 65 et à la SONAPI. Elle a duré neuf mois et a permis de mesurer des gaz comme des particules fines PM 2.5, PM10, du dioxyde de carbone (CO2), du monoxyde de carbone (CO), du dioxyde de souffre et du dioxyde d’azote », a fait savoir le professeur Chérémond. L’enseignant-chercheur voit dans cet atelier de restitution un moyen pour lancer une sensibilisation ou dans une certaine mesure un débat sur la question afin de pousser tous les secteurs concernés à développer une synergie pour diminuer le phénomène de la pollution de l’air.

Par ailleurs, le spécialiste en chimie des matériaux pour l’énergie, regrette que la pollution de l’air ne fait pas encore l’objet d’une grande préoccupation en Haïti. Ce qui engendre une certaine nonchalance à tous les niveaux et un manque de sensibilisation sur ce problème d’ordre écologique et sanitaire. « Il est temps d’accorder le même niveau d’attention à la pollution de l’air au même titre que les séismes, les cyclones, le changement climatique », a martelé M. Chérémond. Pour lui, ce type de pollution qualifiée de « pollution sournoise » par certains scientifiques a de graves conséquences sur la santé humaine et animale. Il plaide par ailleurs pour une meilleure qualité de l’air capable de réduire certains problèmes sanitaires et environnementaux.

Job Paul est étudiant finissant en chimie à la Faculté des Sciences de l’UEH. Son intervention a constitué l’essentiel de l’atelier de restitution. Il a eu la lourde tâche de présenter les résultats de cette étude faisant l’objet du même coup de son mémoire de sortie. Considérant son travail comme un exercice pilote, M. Paul a fait remarquer pendant tout le processus de sa réalisation, il n’a pu retrouver aucune étude préalable réalisée sur la question par les ministères sectoriels en Haïti et non plus par d’autres institutions qui devraient être intéressées à la thématique. « J’espère la réalisation d’autres études  à l’avenir sur le secteur environnemental et particulièrement la pollution de l’air qui est d’une extrême urgence vue les conséquences sur la vie des gens. Car, les maladies cardiovasculaires et respiratoires, notamment l’asthme est résultée des problèmes liés à la qualité de l’air respiré. Autant que la qualité de l’air est mauvaive, autant qu’on développe ces maladies. », a-t-il relaté.

M. Paul révèle que dans les résultats du travail, il a pu constater que sur tous les sites certains polluants comme le monoxyde de carbone ont dépassé la limite fixée par l’OMS au niveau mondial. « Il faut que des mesures appropriées soient prises par rapport à certaines sources imminentes de pollutions, notamment la combustion des déchets, l’utilisation du charbon de bois, le parc automobile haïtien très vieillissant qui génèrent une quantité de polluants non négligeable dans l’atmosphère, a-t-il recommandé entre autres aux autorités concernées.

Il y a lieu de souligner que ce diagnostic en rapport à l’air portait sur deux volets. L’un sur la mesure globale de la qualité de l’air et l’autre sur l’apport spécifique du secteur transport dans la pollution de l’air dans la commune de Delmas. En ce sens, un autre atelier de restitution doit se tenir sur ce dernier volet nous dit le Professeur Chérémond qui invite du coup la population à prêter attentions aux données existant sur la qualité de l’air. Il met l’accent sur le devoir du citoyen. « Les gens doivent faire une transition en termes d’attitude et de comportement afin d’éviter d’être des agents pollueurs par une meilleure gestion des déchets de toute sorte, par l’utilisation d’énergies alternatives qui sont moins polluantes, etc. », a-t-il conclu.

Unité de communication de l’UEH